miércoles, 28 de enero de 2009

Vers la guerre totale ?

Chawki es un psicoanalista formado en Francia que ejerce en Beirut.
Sus reflexiones sobre el conflicto merecen conocerse.
Para mí forman parte de las pocas opiniones que se exceptúan del maniqueísmo reinante y lo cuestionan.
Debo el conocimiento de este artículo a mi querídísimo amigo, también colega, también libanés de origen, Jacques Nassif.
Me alegra compartir con ustedes este artículo.

Néstor


L’Orient Le Jour, interview de Michel Hajji Georgio (MHG)

MHJ - 1 - Comment envisagez-vous cette montée inexorable de la violence à Gaza, qui s'articule autour d'une volonté des deux parties d'aller vers la guerre totale, jusqu'à l'extermination de l'autre ?

CA - Il est difficile de penser que c’est « une volonté » des deux parties d’aller vers la guerre totale. « La guerre totale » comme le dit René Girard en revenant sur Clausewitz est un concept difficile à se représenter du fait même de ce à quoi il renvoie à savoir /la mort totale/, si je puis m’exprimer ainsi.

Le « duel » que se livrent le régime israélien et le Hamas risque de déraper dans une guerre totale à partir du moment où les tabous ne sont plus respectés. Lorsque les enfants, les femmes et les vieux sont assassinés, les hôpitaux, les ambulances et les bâtiments des Nations Unies sont visés, les cadavres laissés à la charogne, /les tabous ne lestent plus l’esprit des protagonistes/.

La « théologisation » de la guerre qui fait de l’ennemi un mal à éradiquer permet la rationalisation de la transgression des tabous et amène les protagonistes, par l’extermination de l’autre à se rapprocher du concept de la « guerre totale », sans s’en rendre compte. La théologisation de la guerre est une des formes du manichéisme qui oppose le bien et le mal, et /légitime ainsi le duel/. Georges W Bush par exemple, en nommant « l’axe du mal » implique l’existence d’un axe du bien qui s’y oppose, ce dernier se devant de combattre le premier et de l’éradiquer.

Pour comprendre cela, il faut revenir à l’enseignement de la psychanalyse. Cette dernière nous a appris que l’identité du sujet commence par un clivage radical chez le nourrisson entre /l’opposition du bon dedans et du mauvais dehors/. Cela lui permet de sortir du magma fusionnel qu’il constitue avec le corps de la mère. Ainsi, d’un monde fusionné, uniforme, jouissif à l’extrême mais équivalent de fusion et de disparition du « deux » dans le « un », le nourrisson va passer à un monde clivé en deux. Mais le prix à payer de cette individualisation est la paranoïa qui va le pousser à se définir exclusivement dans la haine de l’autre, projeté à l’extérieur et dans l’amour de soi gardé à l’intérieur.

Tout en soulignant la réserve épistémologique quant au passage d’un registre à un autre, de l’individuel au collectif, ce concept kleinien nous intéresse ici parce qu’il peut nous aider à comprendre le concept de « duel » que se livre les protagonistes de la guerre de Gaza

Ainsi, sur le plan militaire à Gaza comme sur le plan politique au Liban, nous fonctionnons comme s’il fallait définir notre propre identité par la haine de l’autre : /Dis moi qui tu hais, je te dirais qui tu es./ Cela s’exprime entre autres dans l’impossibilité de pousser un argument politique jusqu’au bout par ce que l’autre vous répondra : /Et ton chef, il n’est pas mieux, /ce qui équivaut à reconnaître son propre chef comme aussi mauvais que celui du protagoniste, mais en le déniant par le fait même de la projection du mauvais au-dehors.

Ainsi, la théologisation de la guerre comme opposition entre l’axe du bien et l’axe du mal indique une régression de masse à cette position subjective, la position paranoïde qui peut s’avérer fatale aux deux protagonistes. Cette régression de masse vers une position subjective individuelle est possible parce que nous savons depuis Gustave Le Bon et Freud que « la foule fonctionne comme un seul individu ». Les membres de la foule deviennent indistincts dans leur « moi » car l’« idéal du moi » de chacun est projeté dans la personne du leader qui va alors acquérir une /toute-puissance hypnotique/. Cette indistinction qui touche aussi la différence sexuelle entre l’homme et la femme /disparaît également dans la foule/, comme on le voit par exemple chez le Hezbollah. Ainsi, pour se donner une identité collective /la foule ne fonctionne plus que dans la haine de l’autre foule/, toute appartenance de sexe, d’âge, de communauté religieuse disparaît.

Comme nous le voyons, l’opposition entre le bon dedans et le mauvais dehors caractérise tout autant le développement du nourrisson que celui des hordes primitives, de même que la régression à cette position paranoïde.

Le développement individuel et collectif passe par une « position dépressive » qui témoigne que nous acceptons de reconnaître la réalité que le bien et le mal sont en nous. Omar Khayam disait : « Arrête de chercher le ciel et l’enfer, ils sont en toi ». Reconnaître cela ne peut que nous déprimer, prélude incontournable de celui ou ceux qui acceptent d’être responsables de leur malheur, et de ne pas continuellement accuser l’autre d’en être le bourreau.

Remarquons enfin que les termes de « duel », de « mimétisme » et de « montée aux extrêmes » que vous empruntez à René Girard dans votre dernier article paru dans l’Orient à ce propos, /conviennent aux deux registres de l’individuel et du collectif/. La conception lacanienne du « stade du miroir » permet de comprendre cela.

Nous pouvons dire qu’en ce moment, le régime israélien et le Hamas sont sur le point de glisser dans un spéculaire mortifère : si nous sommes placés entre deux miroirs, nous voyons notre image projetée à l’infini, et le coup fatal que l’on donne à l’autre est en fait un coup fatal que l’on se donne à soi-même.

MHG - 2 - Comment expliquez-vous, dans la foulée, l'obstination des deux parties à ne pas respecter le droit international et à occulter totalement la Résolution 1860 du Conseil de sécurité?

CA - Par la théologisation de la guerre entre les deux parties qui ne reconnaissent aucune légalité ni légitimité au droit international et au Conseil de sécurité. Dans les deux fameuses lettres échangées entre Einstein et Freud en 1932 sur le thème /Pourquoi la guerre ?/, l’un des points forts suggérait que la Société des Nations d’alors devait se doter d’une force militaire suffisante pour imposer de droit international aux protagonistes en /s’imposant contre eux militairement/. Voilà pourquoi, au Liban, notre Armée Libanaise continue de subir les coups de boutoir du Hezbollah. Sous prétexte d’une guerre sans fin avec Israël, d’une guerre totale qui ne peut se terminer que par la mort des deux, la Résistance se pose comme alternative à l’Armée Libanaise parce qu’elle pose la guerre contre Israël comme but unique de la « Oumma » aux dépens de la reconstruction de l’Etat Libanais comme entité à part. L’étymologie de Oumma n’est pas sans nous rappeler la mère originelle, synonyme de jouissance ultime que l’on peut se représenter comme un retour au monde utérin de la mère, le monde de l’Un, de l’uniforme, de l’absence de conflit et de la différence, le monde de la mort.

Dans la guerre de Gaza, le refus par les deux parties d’une Instance tierce, séparatrice indique que le degré de jouissance mortifère a atteint des limites extrêmes.

MHG- 3 - "Même s'ils détruisent totalement Gaza, le Hamas ne se rendra pas", a affirmé Ismail Haniyé, tandis que le chef de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a indiqué que si la résistance devaitt conduire à la destruction du peuple, nous n'en voulons pas". Quelle est la portée de ces deux affirmations, de quoi sont-elles représentatives?

CA- Indépendamment de ce que l’on pense éthiquement et politiquement de l’un et de l’autre, la phrase de Mahmoud Abbas indique qu’il préfère la vie à la mort. Ismail Haniyé pose l’existence du Hamas comme but en soi, aux dépens de l’existence du peuple palestinien, ce qui désigne sa faillite politique. Nous voyons par là que le but du Hamas n’est pas politique, et que la guerre totale apparaît à l’horizon. Car si Gaza est détruite, il n’y a plus de peuple palestinien et il n’y a donc plus de Hamas.

MHG- 4 - Comment peut-on expliquer cette école de pensée qui considère que la vie sans le martyre est similaire à la mort, tandis que la mort à travers le martyre donne tout son sens à la vie? S'agit-il, comme l'affirme le sociologue iranien Farhad Khosrokhavar, d'un moyen de transcender, par le martyre, la désillusion créée par la mort de l'utopie révolutionnaire? En d'autres termes, la mort nous permet de réaliser dans l'au-delà ce qui est incapable de l'être dans l'ici-bas? Ou bien cette dynamique trouve-t-elle son origine ailleurs?

CA- Dans une optique purement idéologique, on peut penser cela. Lorsque Farhad Khosrokhavar affirme que le martyre implique « une sacralisation d’une cause perçue comme plus importante que la vie de l’individu comme tel », il n’exclut pas la Nation. Ce qui indique que /la religion peut être mise au service d’une cause/ et la cause peut être n’importe quoi, pourvu qu’elle soit portée par un chef déifié qui permet l’identification de masse. Ce chef ne doit pas être nécessairement vivant, mais il doit être nécessairement déifié : la « wilayat el faqih » ne va pas sans le « faqih » de même que la « Oumma » ou la « néo-oumma » dont parle Khosrokhavar à propos des martyres de al-Qaïda.

Si nous revoyons cela dans la perspective de la foule et de son chef, ce dernier devient tout-puissant par l’annihilation des individualités comme telles. Mais de la sienne aussi parce qu’il se confond alors avec la foule, ce qui nous donne comme perspective une fusion jouissive de la foule dans elle-même, une sorte de Mère absolue, de jouissance infinie que seule la mort peut nous laisser entrevoir. Même les enfants, que Lacan estimait être le « bouchon de cette jouissance Autre », c’est-à-dire ce qui permet à une femme de rester ancrée dans la réalité de la transmission générationnelle sont sacrifiés à l’Autel du chef déifié.

(Enviado por Néstor Braunstein)

martes, 27 de enero de 2009

Boom de posguerra


Reporta AP en el pie de foto: "Un hombre entra a la imprenta Nibras. El establecimientoimprime carteles y banderas personalizados y a color en conmemoración de los militantes de Hamas que murieron durante la reciente ofensiva israelí contra Gaza, una tradición en torno a las personas que mata Israel. Tras la ofensiva, que mató a cerca de mil 300 palestinos, el negocio es uno de los pocos que experimentan un boom de posguerra."

Los halcones de Israel niegan la comida a la población civil de Gaza, pero alimentan a los integristas palestinos, y la relación nutricia funciona también en el sentido inverso.

Respuesta de Eduardo Mosches a Judit BL

martes 27 de enero de 2009

Sra. Judith Bokser: quisiera ser breve, en respuesta a algunas de sus afirmaciones que expresa en su escrito. Punto uno: sobre el sionismo puede haber discusión, si partimos del hecho que este, fue un movimiento de carácter colonial, eurocentrista, más allá de los buenos deseos expresados por segmentos políticos judíos de izquierda al interior del mismo. Desde su inicio en territorio de la Palestina bajo gobierno turco, y posteriormente bajo el mandato británico, su función fue la de enfrentamiento con la población local, los nativos, digamos, y poco hubo de una política de existencia y coexistencia como pobladores de un mismo espacio geográfico. Las consignas políticas de trabajo hebreo y producción expresan con contundencia el pensamiento de separación (¿limpieza?) étnica, que tenía, tiene y mantiene y han mantenido los diversos gobiernos en Israel, sin importar en excesivo su filiación política, sea de centro derecha, derecha o laborista.
Ese es el punto central: el carácter del Estado de Israel, étnico y confesional. No es un estado de ciudadanos, es un estado para un sector exclusivo de ciudadanos. La existencia pacífica para las personas que viven en Israel, en este momento coyuntural depende de una decisión sencilla: abandonar la concepción colonial y expansionista de la ideología sionista, prácticamente sería la retirada del ejército de los territorios palestinos, el abandono del medio millón de colonos judíos en Cisjordania (en el caso de desear permanecer deberían aceptar estar bajo un gobierno palestino. La pregunta, que es lo que importa: ¿la realización de un movimiento hacia la paz con los palestinos, con el reconocimiento y la concreción del estado palestino, o mantener permanentemente los territorios bajo mandato israelí, como resultado de la incautación de terrenos palestinos, con muros que aíslan y cortan la posibilidad de una continuidad territorial palestina? Israel no sufre de ningún peligro real, posible, actual, de eliminación física.
La tragedia de los niños palestinos es su muerte, asesinato, en nombre de la tranquilidad de los ciudadanos israelíes. El argumento carece de ética, es sólo una excusa política para mantener la realidad: un conflicto permanente, con expansión territorial y el crecimiento del odio ante las muertes. Y no hay simetría posible.
Los 41 años de ocupación militar han creado el hecho del enfrentamiento de una población bajo el yugo colonial y su deseo de liberación. Hamas no es el problema, el problema es la falta de interés, deseo real de solucionar el problema colonial y por lo tanto cambiar de rumbo. Una política de entendimiento real, no desde el uso de la fuerza militar, sino desde el uso de la moral, la ética, y la justicia.

lunes, 26 de enero de 2009

Levinas, patrono de Tzahal

Tanto la respuesta de Senkman como la nueva carta de Judit Bokser sorprenden por la falta de análisis sobre nuestra propuesta. Levinas no es un manual de estrategia diplomática internacional, sino un filósofo de la heteronomía. Adoptar a un niño palestino muerto no implica, como creen ambos, un lavado de nuestra conciencia. Se trata, justamente, de lo contrario a la conciencia, pues escapa a toda intencionalidad (en el sentido fenomenológico, sentido que evidentemente Leonardo desconoce, como se manifiesta en el uso que hace de esa palabra).
La gratuidad y la asimetría no pueden ser nunca solidarias con las razones de la Real Politik. En este sentido, nuestros detractores (pues no es lo mismo quien discute que quien descalifica sin reflexionar) creen que es muy coherente citar a Levinas para justificar los bombardeos a poblaciones civiles. Levinas, Adorno, Buber, Rosenzweig y una larga lista de pensadores no pueden ser inscriptos, sin más, en las filas de la filosofía política moderna. Ellos, por el contrario, han cuestionado las Razones del Estado y se han deslizado hacia zonas más escabrosas, de lenguajes menos proposicionales.
Ni Leonardo ni Judit entienden que de la deconstrucción del sionismo político no se deduce la deslegitimación de la existencia de Israel. Eso nadie lo discute, ni siquiera el Hamas (cuyas agresiones se deben a la asfixia económica y a la continuación de los "asesinatos selectivos" durante la "tregua"). Tampoco entienden que una lectura seria de Levinas no puede derivar en la justificación de ninguna razón de estado ni, mucho menos, en las más sangrientas de ellas.

Chocan aquí dos formas de pensar, dos tradiciones que de ningún modo (como sostiene Judit) tienen lugar en el seno del movimiento sionista: La ética heterónoma y el sionismo político.
Un pensamiento que sistemáticamente distingue entre buenos y malos y, que a su vez nos ubica siempre en el lugar de los buenos o de las víctimas no puede sino ser el producto de una larga y centenaria sordera. Todos los que hemos tenido una formación sionista debemos recordar que creíamos en la bondad intrínseca de los soldados israelíes, en que Tzahal es el único ejército que respeta los derechos humanos, no ataca civiles y sólo actúa en defensa de sus ciudadanos. Estas ilusiones infantiles no tienen asidero ni en Israel ni en ningún país del mundo. Esta forma de pensar dice "YO, YO, YO"; "NOSOTROS, LOS BUENOS, LAS VÍCTIMAS"; "NUESTRAS VÍCTIMAS, NUESTRO DOLOR, NUESTRO NUESTRO NUESTRO".

Desde aquí rechazamos la lógica binaria del cálculo y la calificación de "peligrosa" de cualquier idea que no esté en consonancia con ella. Este es, justamente, vuestro mayor achaque: que no reparamos en lo peligroso que puede resultar esto al estado de Israel. Evidentemente, para ustedes, esto es más riesgoso que bombardear al vecino, actitud que seguramente traerá la paz a Israel y a toda la región.

Si las fotos de los niños palestinos muertos les causan tanto rechazo, les recomiendo una relectura de Levinas.

Brevemente Silvana Rabinovich sobre la carta de Leonardo Senkman

Brevísimo comentario de Silvana Rabinovich[1] al mensaje de Leonardo Senkman

La lectura que Leonardo Senkman hace de Levinas omite la condición básica de la ética heterónoma: yo no soy el otro (ni lo debo ser). Tal vez este error provenga de la traducción hebrea del filósofo lituano que eligió escribir su obra en francés. Hace tres años en Jerusalén Senkman acordaba conmigo acerca de quién era ese otro en Israel. Si bien es posible que el señor Emmanuel Levinas hubiese justificado las acciones recientes de Tzahal en Gaza su ética heterónoma lo impide. ¿O acaso la ética levinasiana es un santo que sacamos en procesión cuando nos conviene?
[1] Autora de La trace dans le palimpseste, lectures de Levinas (Paris, L’harmattan, 2003), La huella en el palimpsesto, lecturas de Levinas (México UACM, 2005)

Respuesta de Miriam Jerade a la carta de Judit Bokser

Dra. Bokser :

Leí su carta dirigida a la propuesta de adoptar un niño palestino muerto y creo que más que defender la propuesta, yo también tengo un serio cuestionamiento de la argumentación que Usted hace. Intentaré, a su vez, argumentar con el mismo respeto con el que usted dirigió su carta. No haré un recuento de mi relación con el sionismo, pues no quisiera darle la razón a Scholem cuando recrimina a Arendt por no ser una buena hija del pueblo de Israel, yo defiendo el derecho de pensar más allá de las proveniencias. Usted habla de una violencia simbólica que se ha creado alrededor del Estado de Israel, es cierto que existe una especie de odio visceral, sobre todo de una izquierda extremista, que asimila a Israel con el Imperio Americano en un discurso maniqueo que me parece reprobable. Pero la violencia simbólica y el componente ideológico no terminan ahí, en mi caso, desde las primeras semanas recibí varios correos electrónicos de amigos judíos en donde se mostraba un odio igualmente visceral hacia el musulmán, una construcción fantasmática del “árabe” como terrorista, dispuesto a destruir al pueblo judío, a entrenar a su hijo desde la temprana infancia para estallarse y aniquilar al pueblo de Israel. Uno de esos correos electrónicos intitulado “El origen del problema” incluía una cita de Golda Meir, en donde ella decía que lo imperdonable era que los árabes amaran menos a sus hijos que lo que odian a los judíos, entonces pensé que su frase era quizás el origen del problema. Es ahí donde hago una conexión con el Holocausto, en esa construcción fantasmática del enemigo, esa inversión de odio visceral traducida en una cultura del miedo. Estoy consciente de que los judíos europeos eran “inocentes”, en cambio el Hamas es una organización terrorista; pero yo me pregunto si la ocupación de Cisjordania, la falta de reconocimiento y el debilitamiento de la autoridad palestina no son la clave de que el pueblo palestino haya visto en el Hamas una opción liberadora. En mi opinión, el aspecto común con el nazismo estriba en la construcción ideológica del enemigo, en este caso del “árabe” como terrorista, deseante de destruir al mundo occidental o al Estado de Israel (el plan de los palestinos de tirar a los judíos al mar es el primer capítulo de la historia oficial israeli). Esta representación ha provocado que la muerte de 900 civiles sea tratada como un “daño colateral”.

Ahora bien, no sé cómo Usted entiende la violencia simbólica, a mi me parece que ella es la que legitima cuáles son los actos que deben ser percibidos como violentos, obliterando otras violencias, otras realidades. Es cierto que para la mayoría de las personas las matanzas étnicas en África no entran en sus representaciones simbólicas de la violencia, es cierto que mucha gente desfoga en Israel su odio al imperialismo. Denunciar esto no exonera, sin embargo, de pensar las violencias cometidas para con los palestinos, que el Estado de Israel justifica con su discurso político. En realidad, el origen de todo Estado es una violencia fundadora que se conserva, reiterándose - como lo expone Walter Benjamin. Israel se fundó como un Estado-Nación, quizás no sea la fundación más violenta pero sí la más cercana en el tiempo, la más evidente. Lo que no quita que todos los Estados estén fundados en la violencia o que si se crea un Estado palestino en los términos que se proponen, este no comporte igualmente un mito fundacional que legitime la violencia. Lo que yo pretendo hacer con el gesto de adoptar a un niño palestino muerto no es negar la existencia del estado de Israel sino 1) pronunciar mi desacuerdo con la política que significa que la vida de un niño palestino tiene menor valor que la de un niño israelí. Desmentir que si se han perdido vidas en Gaza, todo es culpa del mal cálculo del enemigo Hamas que no supo ver por sus ciudadanos. Esto mismo hace que no adopte a un niño israelí muerto en Arad, porque esto no constituiría un gesto político sino un gesto nacionalista. Yo no creo que los muertos nos pertenezcan, no son “sus” muertos o “nuestros” muertos; la justicia del reconocimiento de la vida digna la que se impone. 2) Quiero mostrar con un trabajo ético de la memoria del Holocausto – y no con una utilización propagandística del mismo- que los palestinos son un pueblo de apátridas, que no sólo Israel sino ningún país Árabe les concede la nacionalidad, que viven refugiados y se les ha negado la mínima condición de tener derechos como ciudadanos. Sí, en efecto, en esos campos de refugiados se cultive el odio a Israel y al Occidente.
Dudé – porque el pensamiento es un trabajo diario, contradictorio, dubitativo; sólo la propaganda es monolítica- si adoptar a un niño muerto cuando vi esas fotos terroríficas de los cadáveres, pero creo que hasta en eso los han despojado, hasta en el silencio de esas imágenes que deberían ser privadas y que nos muestran para tener un espacio político, para que ese exceso de violencia del ejército israelí sea percibida. 3) Por último, quiero pensar que mi papel de intelectual de origen judío no se reduce a justificar las estrategias militares del gobierno de Israel (véase el artículo de Esther Shabot (Excelsior, 18/1/09), sino probar que la democracia es imposible en un Estado que no logra pensarse fuera de la ecuación militar.

Por todas estas “razones” que no responden a una “sensiblería humanista” como Usted quiere aludir, sino al nudo profundo del pensamiento de Emmanuel Levinas que denuncia todas las estrategias retóricas para eludir la responsabilidad para con el otro, convertido en un enemigo del que hay que defenderse, en esa ecuación paz/tranquilidad-seguridad, demostrando las violencias que esta misma genera; sustituyéndolas por una responsabilidad ilimitada por el otro hombre, a pesar de sí, a pesar de los orígenes familiares y las relaciones sociales.


La saluda cordialmente

Miriam Jerade

Carta personal de Silvana Rabinovich a Judit Bokser Liwerant

México D.F., 19 de enero de 2009.

Estimada Judit:

Ante todo te agradezco tu lectura atenta de nuestra “iniciativa ciudadana ante las muertes de menores en Gaza”, que creo que en esencia no se contradice con tu propuesta de “iniciativa ciudadana para recuperar el compromiso del conocimiento con el dolor y con la verdad”. Creo que tu apertura al diálogo es una promesa de escucha de ambas partes dado que compartimos el lugar donde se anudan el compromiso con la verdad y su pertinencia social y humana (va en cursivas lo que me permito citar textualmente de tu carta). Los lugares de enunciación son los que varían (yo me formé en la ética y tú en la ciencia política) y por eso tal vez a ti la argumentación –de tinte claramente levinasiano- te parece por momentos irresponsable (me imagino que esto significa carente de táctica).

Quiero aclarar desde ahora que hablo (de manera personalísima y no como representante del colectivo) en tanto sionista. Desde mi infancia formé parte del movimiento sionista-socialista Ijud que resultó ser el mismo desde donde Martin Buber luchaba por una propuesta política comprometida con la ética de los profetas. Ese lugar fue el refugio contra la censura y la represión en la última dictadura argentina, allí leímos y estudiamos las distintas voces del movimiento sionista en el que el filósofo participaba sin ser suficientemente escuchado, así como muchos otros textos proscriptos por el régimen dictatorial. Y así fue que en 1983 –después de haber escuchado en Jerusalén durante todo el año 1982 al poeta Yehuda Amijai en sus clases de literatura preñada de paz en ese año de guerra- debí abandonar en Rosario, Argentina, ese movimiento invocando al profeta Amós (porque sus dirigentes no tenían la estatura moral del rabino Marshall Meyer y no nos permitían dar nuevo aire a la inquietud social de raigambre bíblica). Ahora que traduje los escritos políticos de Buber me reencuentro y entiendo más a fondo aquella decisión que nunca canceló mi amor (exento de celo y de cálculo) a Sión, a su lengua y a sus promesas de esperanza.
Dejo aquí la parte autobiográfica (que me parece pertinente para que quede claro que no estoy dispuesta a renunciar a mi sionismo –tan particular para estos días- para congraciarme con ninguna izquierda miope). No renuncio a mi sionismo pero tampoco lo asimilo a la corriente que lo asume como un fenómeno de rostro único y que arrasó con voces disidentes como las del mencionado filósofo, o las de Yehuda Magnes, Moshe Smilansky, entre otros, que nunca perdieron de vista que Israel no se sitúa geográficamente en Europa sino en el corazón del Medio Oriente. El amor a Sión, como la Torá, tiene setenta rostros y yo me asumo en uno pequeño y algo olvidado.

Así, en las noticias de hoy (pero en las de ayer también, sin duda) resuenan las palabras buberianas de advertencia ante una conducción del movimiento sionista que se ceñía a cálculos mezquinos de Realpolitk dejando de lado el elemento moral. Desde 1918 hasta 1965 el filósofo del diálogo fue forjando lazos de ética y política, tejiendo a los profetas bíblicos con la imaginación política de Gustav Landauer, traduciendo entre la cosmovisión europea y la levantina. Como bien sabes, Buber aspiraba a una federación de comunidades basada en las necesidades económicas, sociales, culturales, a una colonización no expansionista, a un deslinde de los intereses coloniales de la potencia británica. El filósofo vio mucho más que los dirigentes políticos del momento, ocupados en crear una mayoría dominante, pero no hubo oído dispuesto: él sostenía que por la vía de la táctica nada podría realizarse pero sí por la de la verdad. Coincidimos en que es una situación muy compleja, por eso hoy ser sionista no puede reducirse a avalar de manera acrítica cualquier decisión del gobierno en turno y solapar crímenes de lesa humanidad. Quien se encuentra concernido puede intentar algún gesto en otra dirección. Esa dirección es el acercamiento con el agraviado por nosotros (dejando de lado el cálculo vano de quién empezó). Y desde ya que no se trata de cuestionar la existencia de ninguna de las dos partes. Buber tomó de Thoreau el valor del diálogo entre los rebeldes, no creía en los monólogos cupulares, en ese marco se inscribe nuestra propuesta.

Dejo a este pensador entrañable para acercarme al que más inquieta a tu carta: Emmanuel Levinas. El epígrafe, que encontramos al abrir la página cero de De otro modo que ser o más allá de la esencia no busca de ningún modo asimilar genocidios y por eso es muy pertinente aquí y ahora. Gaza no es Auschwitz por numerosas razones en las que coincidimos, además que porque en este caso somos los poderosos y tenemos a una población sitiada con un número escandaloso de muertes civiles. Tu inquietud es válida: en este contexto corremos el riesgo de que se inculpe al gobierno de Israel de los mismos crímenes de los que fue víctima en su pasado de exilio. Sin embargo, el pensador de la diferencia no permite asimilaciones apresuradas. Se trata de invocar al filósofo de la alteridad en un momento en que nuestra responsabilidad para con el otro (que en este caso es testimoniar por la memoria del niño palestino) puede producir un acercamiento que el cálculo estratégico político –por su horizonte claramente expansionista- en todos estos años no pudo lograr. Claro que Levinas tiene sus reglas: ubicarse en el lugar del otro (reclamar para sí) es un gesto de cinismo, el otro nunca puedo ser yo (eso responde a parte de tus preguntas finales en las que no me detendré). Esto cancela la condición de reciprocidad. Salir a protestar por las propias víctimas de atentados no acerca a la otra parte sino que alimenta la distancia. La lógica del mismo perpetúa la guerra de todos contra todos. Seguramente has visto la película “Punto de encuentro” y sabes que la vulnerabilidad produjo esa aproximación entre los deudos de los muertos de ambos pueblos, cualquier actitud viril (y la militar lo es por antonomasia) sólo reproduce la violencia. Actos pequeños y simbólicos como estos pueden dar algo más de sustento a las grandilocuencias diplomáticas. Esa es la intención de nuestro gesto y se inscribe en el excedente de responsabilidad que nos atañe. ¿Por qué preocupa tanto este acto testimonial?
El miedo al otro alimenta de una manera imparable la violencia, creo sinceramente que la confesión de vulnerabilidad puede abrir alguna rendija a la esperanza. Con ese miedo, que nos hace decir que del otro lado no hay con quién hablar, traicionamos una y mil veces las leyes morales y sociales que fundan nuestra cultura. ¿Acaso crees que del otro lado no se actúa también con miedo? Porque convengamos en que no se puede pretender (por honestidad en el conocimiento y compromiso con la verdad) que de ese otro lado no hay seres humanos en condiciones muy duras, en muchos casos dispuestos a cometer acciones temerarias por razones humanas (y cuidado que con esto no justifico atentados suicidas de ninguna de las dos partes, porque no nos debemos olvidar de Baruch Goldstein).
Olmert (y los políticos en el poder con más fuerza desde 1967, pero antes también, desde los albores del sionismo político) cree actuar –dentro de esta idea expansionista que se apoderó del sionismo- por la seguridad del país. Paradójicamente lo único que hace es exponerlo cada vez más a la muerte (como afectado y como perpetrador). Si Hamas se extingue sabemos todos que surgirá un movimiento más violento en su lugar. La historia nos enseñó que la violencia no se para con violencia, pero puede desviarse con pequeños gestos como este y como los que tienen tantos israelíes y palestinos cansados de sus representantes sordos. Hoy en día el grupo “Otra voz”, Ta’ayush o varios otros lo intentan. Es necesario aceptar al otro con aquello impenetrable que lo caracteriza, reconocer nuestra imposibilidad de conocerlo y empezar a escuchar tratando de traducir con humildad lo vulnerable que vuelve más humano a lo humano.
Para ser honestos, es imposible seguir soslayando el descrédito del ejército de defensa de Israel entre la juventud israelí. La deserción y el alto porcentaje de jóvenes que se rehúsan a enrolarse son pruebas contundentes de que no es posible sostener el discurso militarista otrora tan aceptado por la sociedad israelí y que vivimos una situación (evocando a Heschel) de “emergencia moral”.
Vuelvo a lo personal, Judit: como judía y por amor a Sión no me alcanza con deslindarme con un “no en mi nombre”. Esa tierra, su lengua y su gente me son tan entrañables que no estoy dispuesta a que en nombre de ellos estemos perpetrando esta acción brutal e indiscriminada que como sabemos, no traerá paz.
Una última palabra: las oposiciones del final de tu texto no son precisas y no conducen a aclarar nuestra postura. No son mis muertos o tus muertos, es un primer paso que posiblemente traerá la contraparte, pero esto no puede ser una condición. Y los muertos de uno, uno los lleva consigo, no hace falta declararlo, porque no se puede usurpar el lugar del otro. Esta iniciativa ciudadana, justamente por ser responsable con una responsabilidad heterónoma no se erige en juez sino que se acerca más al pepenador benjaminiano mientras atiende al enano que se oculta bajo el tablero de ajedrez de la primera tesis de la filosofía de la historia.
Ya tuvimos suficiente de la razón estratégica a secas, es hora de que se deje interpelar por la razón ética.

Te saludo con afecto y con el dolor que nos embarga a todos, el diálogo continúa cuando quieras.



Silvana Rabinovich

Respuesta a Judit Bokser Liwerant de Federico Donner

Confusión de términos, ingenuidad y antisemitismo. Respuesta a Judit Bokser Liwerant.

Estimada Judit:
Ante todo, y como usted dijo, espero que esto sea un diálogo, y que las voces se multipliquen.
En su carta, usted ha hecho algunas observaciones sobre este proyecto y algunos textos que lo sustentan. Usted dice claramente que hemos confundido algunos términos, por lo que me corresponde pasarle a usted la carga de la prueba. En otras palabras, quien critica ideas ajenas, debe poder hacerlo con argumentos que soporten esas mismas críticas. De otro modo, se verá preso de sus propias palabras. Permítame, entonces, examinar sus dichos sobre nuestra confusión haciendo uso de sus propios conceptos.
1) Resulta sorprendente que, cada vez que se habla de civiles muertos a manos de Israel, de alguna manera u otra, los defensores a ultranza del derecho a la seguridad de su población civil desplazan esas muertes y colocan en el centro del debate al antisemitismo y a nuestra historia de pueblo perseguido, sin olvidar, por supuesto, la infaltable referencia a la Shoá. Este desplazamiento, en el que usted, evidentemente, incurre, es el resultado de más de un siglo de sionismo político. No quiero decir con esto, y para que usted no crea que un espíritu de revancha setentista se haya apoderado de los promotores de esta propuesta, que el sionismo sea un oscuro movimiento que pretenda el reino de las tinieblas. Tampoco afirmamos la existencia de ningún bureau secreto, al mejor estilo de una logia, que digite los destinos del mundo, cual monstruo manipulador. Puede parecerle que esté bromeando, pero percibo que usted piensa que nuestra propuesta fue permeada ingenuamente por las banderas más torpes del antiimperialismo de los sesenta y setenta. Usted habla de violencia simbólica y de la misión de un estado de proteger a sus ciudadanos. Contrariamente a lo que usted sostiene, estos dos conceptos, lejos de excluirse, son íntimamente solidarios. Desde Hobbes a Carl Schmitt, toda la filosofía política se erige sobre la lógica de la Re-presentación, es decir, de la unidad, una unidad que, para constituirse, debe excluir. Desde este punto de vista, el Sionismo político reproduce de una forma muy vehemente esta lógica de la Representación y de la exclusión. Ejemplos de violencia simbólica a manos del estado de Israel sobran. Por ese motivo, creo poco honesto y autocrítico la posición que usted y tantos judíos suelen tomar. Según esto, Israel parece ser el único estado en la historia que, pese a reproducir el modelo hobbesiano–schmittiano, estaría exento del lado sangriento de la cuestión. Lo que en cualquier otro estado se deduce de la violenta lógica de la identidad de lo mismo, en el estado de Israel se justificaría por los fantasmas del antisemitismo, el terrorismo internacional y las campañas de desprestigio mediático. Estos tres elementos, lejos de formar parte de la violencia simbólica que se ejerce contra el estado de Israel, pertenecen al núcleo más íntimo de todo el movimiento sionista. Basten como ejemplos la asimilación de todos los árabes a terroristas, la gratuita calificación de antisemita a cualquier crítico del estado israelí, la insostenible defensa laica de la ausencia de una Constitución que ponga en pie de igualdad a todos los ciudadanos israelíes y la sistemática negación de la gravísima situación humanitaria (palabra despreciable, de por cierto) en Gaza, evidenciada por organismos internacionales y medios de prestigio, etc. Además, en estas horrorosas circunstancias, se agregan otras falacias, como la acusación de utilizar civiles como escudos humanos y las increíbles imputaciones israelíes a los organismos humanitarios de albergar terroristas.
Usted se manifestó muy preocupada por la imagen del estado israelí, por lo que entiendo la importancia que le concede en sus ideas a esta lógica de la identidad, mucho más cercana a Heidegger que a Levinas. Cito:

“Ciertamente los altibajos del proceso de paz han interactuado con la alternancia política en Israel y con la redefinición de prioridades. A lo largo de estos años se ha asistido muchas veces a la inversión del binomio paz-seguridad. La espiral de violencia en los actos de terror, el establecimiento de asentamientos, y otras dinámicas de la región condujeron a que la seguridad nacional asumiera un lugar prioritario. Ultimadamente, la razón de ser del Estado como figura político histórica es la de dar protección a los ciudadanos.”

Si realizamos un análisis impolítico del Sionismo político, en el sentido de Esposito, veremos que el discurso oficial israelí sobre la Shoá tiene una doble cara. La Shoá ha marcado a fuego a nuestro pueblo. Como usted dijo, y trascendiendo los particularismos, la historia de la Shoá no es exclusiva de nuestro pueblo. Muchos de nuestros pensadores más sensibles, lejos de remarcar la irracionalidad de la Shoá, la han vinculado, por el contrario, con el centro de la racionalidad occidental. Para decirlo brutalmente y sin adornos: la Shoá como resultado de la racionalidad política occidental, llevada a sus últimas consecuencias. El Sionismo político, salvo honrosas y contadas excepciones, no ha dejado de reproducir esa lógica, trastocando el significado de la Shoá. Si la Shoá, para algunos, abre una nueva y dolorosa perspectiva desde la cual puede deconstruirse la filosofía política moderna, su utilización como lema de Seguridad y Defensa Nacional, en cambio, constituye su inversión.
Si las torpes banderas políticas del antiimperialismo que usted menciona en su carta deben ser superadas, también deben serlo las del Sionismo Político. Sobre todo, porque son dos caras de una misma moneda, ambas hijas de un sentido violentamente binario. Los cuernos de este dilema se escriben siempre con sangre, eso lo sabemos todos. Por ello, no podemos callarnos cuando se oyen las voces que hablan de seguridad nacional, lucha contra el terrorismo internacional o plan de desconexión, como si fueran núcleos incuestionables, pertenecientes a la esfera de las ideas platónicas, justificándose, además, por una historia de persecuciones.


2) Al comienzo de su carta, usted recorre una breve genealogía de argumentos antisemitas, soviéticos y fundamentalistas que nosotros, supuestamente, hemos utilizado sin notarlo. Cito:

“En este último sentido, su visión y sus planteamientos no pueden leerse al margen de la violencia simbólica que se ha construido alrededor del Estado de Israel y que se relaciona con las difíciles coordenadas de lo propio y lo ajeno, los Otros y sus diferencias y que se proyecta y retroalimenta hoy en el ámbito internacional, en el que interactúan lo político con lo ideológico, las razones y las sinrazones.”
Siempre creí que el debate sobre el rol de la mass media acerca de la imagen negativa de Israel es una discusión bizantina. No sé si cuento con los elementos para saber si realmente existe algo así como una campaña sistemática de desprestigio de Israel en los medios del mundo. No creo que nadie seriamente pueda responder a esto. Lo que sí puedo decirle, es que no me parece que sea una crítica válida en absoluto, ya que el mundo occidental se ha cansado de proyectar una imagen en la que todos los habitantes del mundo árabe son terroristas efectivos o potenciales. La violencia simbólica, en todo caso, no es patrimonio exclusivo del antisemitismo o del antisionismo.
Le refresco algunos otros ejemplos de violencia simbólica:
a) Recuerdo a la CNN transmitiendo festejos palestinos cuando cayeron las torres gemelas. Estas imágenes resultaron ser de la guerra del golfo de principio de los noventa
b) Durante esta ofensiva, la tv israelí no mostró a las casi 1.500 víctimas palestinas, pero hizo un incesante hincapié en las 13 víctimas israelíes y en los innumerables qassam que caían.
c) los 13 muertos israelíes son víctimas del terrorismo internacional. Los casi 1500 palestinos, en cambio, se cuentan como un error de cálculo, otras veces como escudos humanos utilizados perversamente por el Hamas, a veces, incluso, como el resultado de un uso excesivo de la fuerza. Le brindo algunos ejemplos de niños asesinados. Le pido que me explique de qué modo estaban siendo utilizados como escudos humanos por el Hamas:
Un niño que abre una ventana y recibe disparos de soldados. Otro, jugando al fútbol, muerto por un misil. Muchos otros murieron sepultados bajo los escombros por haberse refugiado en los sótanos de sus casas. ¿cómo puede seguir sosteniéndose la falacia de la campaña mediática contra Israel? ¿cómo ignorar que el bombardeo sobre poblaciones civiles es una de las tácticas militares más desprestigiadas? ¿Por qué los medios israelíes casi no mencionaron la utilización de bombas de fósforo, que son tóxicas y están vedadas por convenciones internacionales, porque provocan problemas respiratorios de por vida, además de desintegrar tejidos vivos en el acto?
d) ¿Usted sabe que en Israel existen prisiones clandestinas, que hasta hace poco ni siquiera figuraban en los registros parlamentarios? ¿usted sabe que se calcula que por esas prisiones pasaron más de 10.000 detenidos, que fueron torturados, violados y muchos fueron muertos?
e) ¿usted vio reflejados en los grandes medios las persecuciones y el exilio de algunos miembros árabes de la kenesset luego de última la guerra del Líbano? Tampoco esos medios dieron importancia a la inclusión de Avigdor Lieberman como ministro de un gobierno de centro izquierda. Este señor propone la expulsión de todos los árabes de Israel, además de haber impulsado un pedido de proscripción de los partidos árabes de la knesset (que representa al 20% de la población de Israel)

Podría seguir cubriendo páginas con estas enumeraciones.

3) Pasemos a otra frase suya:

“Sin embargo, referir al Holocausto hoy, en el seno del conflicto de Gaza, y en el marco de su llamado a adoptar un niño muerto por el ejército israelí, esto es, a un niño palestino, implica lo quieran o no, reforzar aquella argumentación que ha venido inculpando progresivamente a las víctimas de ayer el haberse convertido en los victimarios de hoy. Así, el pueblo judío, víctima del Holocausto nazi, se habría convertido en victimario y generador de un Holocausto del pueblo palestino en la figura estatal contemporánea”

- “Estas acusaciones, entrecruzadas con un antisionismo progresivo, generaron, en su radicalización, nuevos enunciados que establecieron, sin embargo, una compleja dialéctica de recuperación de viejos contenidos antisemitas. En esta progresiva distorsión histórica y afrenta moral, Jenin ayer y hoy Gaza devienen Auschwitz, el soldado israelí un represor nazi y el conflicto, una catástrofe humanitaria de dimensiones demoníacas.”

Nosotros no confundimos a la Shoá con lo que ocurre actualmente. Lo que sí sostenemos, es que la lógica de exclusión y eliminación del Otro es la misma. El estado de Israel, concebido como refugio de los judíos perseguidos, replica lógicas similares a las del apartheid y de la ghettización de poblaciones estigmatizadas. Si la historia del pueblo judío es, en gran parte, una historia de persecuciones y exclusiones, somos doblemente responsables de no incurrir en esa misma ceguera. Creo que este proyecto cuenta con lectores muy calificados de la obra de Levinas como para cometer ese gran descuido que usted señala. Levinas es un filósofo, no un historiador del pueblo judío. Levinas denuncia la tendencia occidental a aniquilar al Otro. Si la cultura judía está atravesada por la Alteridad y la intemperie, es natural que, quienes sigan la huella de Levinas y tantos otros pensadores judíos, no puedan dejar de señalar que el estado israelí rápidamente se alejó de esa tradición ética judía.
Permítame decirle que usted forma parte de quienes confunden a la Shoá con lo que está ocurriendo ahora. En todas las escuelas israelíes y, por supuesto, en el ejército, se enseña que si Israel no existiera, los judíos serían exterminados tarde o temprano. El estado israelí utiliza sistemáticamente el argumento de la shoá cada vez que ataca a sus vecinos. El estado israelí no distingue entre la shoá y la enemistad de sus vecinos árabes. Cada vez que alguien denuncia las violaciones a los derechos humanos perpetradas por Israel, es calificado rápidamente de antisemita. Es ridículo el argumento de que la existencia de Israel está amenazada. ¿No le parece un poco más frágil la vida de los libaneses o de los palestinos que las de los habitantes de Tel-Aviv? ¿Usted cree que los palestinos de Gaza constituyen un peligro para el ejército israelí, que ocupó esas tierras 35 años y tiene controlados todos los accesos del territorio? ¿no será más bien, lo contrario? La shoá es esgrimida por los judíos sionistas cada vez que se levanta un muro, una colonia judía en Palestina, una prisión de presos políticos o se matan niños. Creo que usted no entendió la forma en que relacionamos estos acontecimientos con la Shoá.
4) Más sobre la relación Israel-Shoá. El plan israelí se denomina de “desconexión”. Los israelíes, desde la izquierda hasta la derecha, creen que la solución pasa por aislar las poblaciones. Esto, en la práctica, resulta imposible para cualquier país del mundo. Esto constituye la ilusión de un supremacismo racista o étnico, donde mi población no debe ser contaminada por los miembros de la otra población. Los israelíes creen que los árabes son todos irracionales y terroristas potenciales o efectivos. Aún así, son tan civilizados y dadivosos, que dicen estar dispuestos a hacer la paz con ellos. Usted debe saber muy bien que la conferencia de Herzlia es un ámbito donde los distintos actores de la sociedad israelí acuerdan líneas estratégicas en diversas áreas. Usted también debe saber que los miembros de la Conferencia de Herzlia (Shimon Peres, entre ellos), creen que la falta de una constitución laica para el estado israelí se justifica por lo que ellos llaman el problema demográfico, en otros términos, que si sanciona una carta magna israelí, el crecimiento vegetativo de la población árabe superará con creces a la población judía, por lo que Israel dejará de ser un país judío. Este argumento demográfico, basado en un maltusianismo de poca monta, es una de las expresiones racistas más graves de la historia del sionismo. Del lema un hogar para todos los judíos, no se desprende la idea de que sea un hogar sólo para los judíos. Si los israelíes no son capaces de construir un estado plural, difícilmente árabes y judíos puedan reconocerse alguna vez como pares. Enunciar la paz y la democracia no coincide con estas prácticas de discriminación política. La cuestión demográfica contiene implicancias de tal gravedad, que no resiste el menor análisis. El miedo de que el otro sea un asesino me convierte en asesino.
5) No me preocupa en absoluto la imagen internacional de un país que construye muros, secuestra a un parlamento entero, bombardea zonas residenciales, sostiene una constitución religiosa, ocupa territorios y decide sobre la vida y la muerte de civiles que ni siquiera reconoce como ciudadanos o iguales. En todo caso, me preocupa tanto como puede preocuparme la imagen de Sudáfrica, Serbia o Irán. Tanto usted como nosotros queremos una paz integral en medio oriente. Permítame decirle, entonces, que el camino de la Defensa Nacional, la Lucha contra el Terrorismo y el Problema Demográfico ya acarrearon demasiadas muertes y, lamentablemente, traerán muchas más. Por eso considero que nuestra iniciativa es una pequeña luz que destila otro color. La cultura judía ha sobrevivido muchos años sin los violentos dispositivos de la política moderna, y creo también que es falsa la creencia de que el estado israelí es el reaseguro para evitar un segundo exterminio. Como pensadores judíos debemos señalar y criticar nuestras propias tendencias a excluir al otro. Señalar las faltas ajenas no es más que legitimar la perversidad de la diplomacia y las declaraciones que se realizan luego de algún ataque armado. Israel, en tanto articulador de la lógica de la mismidad, ya cuenta con demasiados aliados poco deseables, por lo que orientar (ya que perderse es perder el Oriente) nuestros oídos a las voces del otro lado sea, tal vez, una forma de comenzar a horadar la piedra.

Le dejo un muy cordial saludo y espero que luego de este debate ambos seamos mejores, es decir, distintos.

Federico Donner

Respuesta personal de Jessica Bekerman a la carta 1 de Judit B L

Ciudad de México, 20 de enero de 2009

Querida Judit,

Leí, primero con atención, y luego con preocupación e inquietud, la carta que nos envías; y quiero agradecerte el tono respetuoso de tu texto y tu sincero llamado al diálogo, al que respondo a título personal.
Mi preocupación e inquietud se relaciona con el hecho de que me siento interpelada. Me interpela la posibilidad, que enuncias en el texto de tu carta, de que mi acto y su fundamento, escrito en un texto que elaboramos de manera colectiva pero que firmo en primera persona, pueda inscribirse en una red de significaciones previas que ofician como soportes de posicionamientos políticos e ideológicos, sustentados en la violencia simbólica (y bien real, agrego) hacia el Estado de Israel, contribuyendo, de este modo, a las nuevas formas que toma el antisemitismo, que ahora también se llama antisionismo, en nuestro tiempo.
Tú sabes que Israel es un país que yo amo. Hice, muy jovencita, la experiencia de vivir en un Kibbutz, me enamoré de un israelí descendiente de judíos marroquíes e hice “Aliá”, estuve en Israel durante la guerra del Líbano y estudié en la Universidad de Tel – Aviv. Mientras viví en Israel, me confortaba el hecho de re-encontar siempre un sentimiento muy íntimo: la sensación del hogar. Y, ahora que trato de construir un hogar aquí en México, añoro siempre ese sentimiento que, salvo las visitas a la casa de mis padres, no volví a re-encontrar en ningún otro lado. De modo que, quiero aclararlo desde el principio, los motivos y las razones que me animan distan mucho de cualquier posición anti-sionista o anti-israelí.
Justamente, un breve texto (inédito) que escribí hace unos ocho días comenzaba afirmando: “La tentación antisemita permea casi todos los discursos (de una cierta izquierda) que manifiestan, por las peores razones, el repudio a la invasión israelí de la franja de Gaza. Desde las acusaciones que hacen de Israel un estado nazi y la comparación de la franja de Gaza con el guetto de Varsovia, son innumerables las expresiones en las que, sin que se realice ningún distingo, el repudio se recubre de los ya viejos y míseros ropajes del odio a los judíos. Una vez más el odio a los judíos: hay que decirlo”.
Entonces: ¿por qué Judit, me pregunto, lees una intención tan distante de la mía? ¿Qué, en el texto que fundamenta la propuesta, se presta para que yo firmante, pueda ser señalada como una irresponsable que contribuye, sin darse cuenta, a la argumentación que busca la aniquilación del Estado de Israel? Y como siempre, o generalmente, lo que se dice termina plasmando realidades, y porque reconozco en ti una autoridad en lo que hace al pensamiento en torno de esta problemática, tu interpelación es, para mí, alarmante.
Entonces, voy a intentar responder puntualmente algunas de las cuestiones que me interpelan.
En primer lugar, pienso que cualquier identificación entre el conflicto judío – palestino y el Holocausto es, en una perspectiva histórica, absolutamente falaz y que esta distorsión, tan a mano del facilismo que re-huye la responsabilidad del pensamiento, encarna en realidad un exceso violento (hay excesos no éticos) que cuando condena al Estado de Israel lo condena a muerte, perpetuando así el círculo de un odio que es real (digo estructural, puesto que es, una y otra vez, el mismo odio). Asimismo, creo que es necesario rechazar este tipo de argumentación cuando proviene de los propios judíos (no se si pudiste leer las cartas que están circulando por Internet o incluso declaraciones de israelíes en la prensa que hablan de prevenir otro Holocausto): quienes, a falta de localizar el verdadero problema, buscan legitimar la política del gobierno israelí en la memoria de los muertos de la Shoah, sólo contribuyen (amén del gesto que al instrumentalizar la memoria de los muertos de la Shoah la banaliza) a alimentar la argumentación perversa que hace de las víctimas de ayer los victimarios de hoy. Así también, creo que cualquier asimilación entre el conflicto palestino – israelí y el antisemitismo milenario (tan al ruedo en estos días) queda presa de la misma lógica. El argumento es conocido y lo señalas con precisión y rigor. En todos estos casos, se puede reconocer una lista más o menos larga de intelectuales que se dejan atrapar en una intimación ideológica que se asienta en la decisión de desconocer (y formular) el verdadero problema. No hay identificación posible, entre un nazi y un soldado israelí, entre las víctimas de ayer y los israelíes de hoy, entre Auschwitz y Gaza, entre el exterminio planificado y sistemático de un pueblo y lo que considero no deja de ser una masacre en Gaza. Como tú dices: esta distorsión ideológica de los conceptos nada aporta (y obtura, agrego) respecto de la posibilidad de comprender la complejidad en juego. Es necesario entender y leer este conflicto con sus propias claves y en sus propios términos; inventarle, si es necesario, un idioma que le sea propio.
En este sentido, y puesto que no hay nada en el texto que autorice directamente esta relación entre lo ocurrido en Gaza y la Shoah , quisiera restituir a esta cita de (con) Levinas (quien justamente hubiera detestado cualquier asimilación) la dignidad de una cita, ahora en el doble sentido de la conminación y del señalamiento que destina al encuentro memorial entre los “seis millones de asesinados por los nacional-socialistas y (los) millones y millones de humanos de todas las confesiones y todas las naciones, víctimas del mismo odio del otro hombre, del mismo antisemitismo” .
Ahora bien, y a pesar de que mi manera de pensar me ha costado el desprecio de la gente que más quiero, mi posición, respecto de la política del actual gobierno israelí en relación al conflicto de Gaza es de rechazo, sin que eso signifique que yo cuestione la identidad nacional judía o la legítima existencia del Estado de Israel. Por eso, busqué oponer la argumentación de mi diferencia, encontrar un idioma (como diría Lyotard) para formular una diferencia que no pueda ser reducida, ni traducida, a los enunciados que utilizan el conflicto para reflotar el odio antisemita; y que, al mismo tiempo, rechaza la decisión del gobierno israelí de responder con la guerra a los misiles de Hamas. Mi rechazo a la política del gobierno de Israel (que no al Estado Judío) se sostiene en un reparo que es, ante todo, ético y expone, antes que “cualquier análisis, postura o filiación” un rechazo que dice que NO a una lógica que considero asesina (venga de donde venga).
Salir de esta lógica asesina implicaría, a mi juicio, no reducir el conflicto a una lógica especular de odio fraticida: ustedes o nosotros, matamos o morimos, nos defendemos o nos aniquilan, seguridad o muerte. Quizá, por un ratito, después del “operativo militar” israelí subsista la ilusión de que el operativo nos salvó de morir. Yo creo que, a mediano plazo, la amenaza va a retornar más amenazante. Y que si Israel saliera victorioso: con letras de sangre se escribiría una victoria que va a marcar a las siguientes generaciones. En esta lógica especular sólo se multiplican los infiernos, pues no deja otra salida que la muerte del otro (que, claro, también puede ser la propia) -sólo es una cuestión de fuerza-. Por eso esta lógica, creo, sólo engendra un monstruo que se alimenta de muerte.
Hay preguntas, en el texto de tu carta, que quisiera responder. Guardar silencio no siempre es sinónimo de indiferencia. A veces, como en los atentados de la Embajada de Israel o de la AMIA, yo busqué palabras, otras permanecí en silencio porque las palabras de indignación siempre me avergüenzan. Otras busqué entender los términos de una situación que desconocía. No podría responderte por qué no surgió una iniciativa que nos reuniera en torno al genocidio en Darfur, o de los muertos del Congo. Creo que no somos seres totalmente ecuánimes, que todos somos sujetos de ciertas capturas. Pero si hubiera surgido no se trataría, al menos para mí, de “empatía” (imposible suprimir la distancia que me separa del infierno de esa muerte) con los muertos. Como no se trata ahora de empatía con los niños muertos palestinos.
Es porque soy judía, identificada además con la existencia de un Estado judío, que quiero trazar mi propia raya y decir que NO. Me niego a tomar parte, a aportar mi palabra o mi consentimiento, me niego a ser cómplice de lo que considero una tragedia de lo humano. Adoptar un niño palestino muerto es, en un sentido, un acto imposible y es también un acto de resistencia que se afirma en lo que tropieza, en lo que necesariamente fracasa. Lejos de cualquier posición humanitaria, basada en un altruismo culpable (¿no es la ayuda humanitaria el reverso de la masacre?), lejos de una solidaridad que sea “cuestión de conciencias”, lejos de pretender ocupar el lugar de unos padres devastados por la muerte de un hijo, lejos de cualquier identificación con la alteridad, lejos de cualquier particularismo que no hace más que reducir la singularidad en juego, lejos de la compasión y del gesto generoso, adoptar un niño palestino muerto es una forma de testimonio; testimoniar lo ilegible en el enfrentamiento de dos lenguas irreconciliables (lo que es rechazado en cada una de esas lenguas) para que esto ilegible, intraducible, pueda acceder a la dignidad de una palabra herida. Esto rompe cualquier forma del enfrentamiento (niños judíos-niños palestinos), rompe las dicotomías de dos culturas, de dos pueblos, de dos legalidades enfrentadas, y abre un surco por donde pasa un momento ético que, siendo eterno (por fuera de toda coyuntura que se fija en los tiempos del calendario), sólo afirma, dice que SI, a la humanidad de lo humano. Esta es la razón por la cual este texto colectivo, que es también mío, no podría formar parte de ninguna argumentación que incluso en nombre de las mejores intenciones “tomara partido”, ni podría ser parte “del tejido de significaciones que nutre la violencia simbólica”.
No me reconozco en el pequeño otro, del mismo modo que no busco mi identidad en el pequeño mismo. Mi horizonte es la excedencia absolutamente singular, ética, que nombro Otro donde se dan cita el mismo (que puede ser el otro de un mismo) y el otro (que puede ser el mismo de un otro). Por eso, puede haber un llamado a la responsabilidad (que es respuesta) por el otro; una responsabilidad que porque no pasa por la compasión y se afirma sólo en la excedencia –de allí la gratuidad, la no reciprocidad, la asimetría y la incondicionalidad- tampoco admite la negación de los propios muertos.
Quiero, Judit, que esta apertura del diálogo sea verdadera (en el sentido de que tenga consecuencias). Estoy convencida de que las palabras se transforman en realidades. Creo que leer lo ocurrido en Gaza, lo que ocurre en Gaza, debe llamar a la invención de nuevos idiomas, por lo menos dos, que puedan iniciar este y otros diálogos.
Que las voces hebreas “av shakul-em shkula” puedan acoger al niño palestino que fue muerto por un israelí no es ningún escándalo (justamente porque no se puede responder con la dignidad a la muerte dada a un niño). Pertenece al orden de una apuesta que, porque al declinar el odio me muestra vulnerada(o), quizá pueda, ojalá, demostrarse habiendo actuado el milagro.
Un abrazo,

Jessica Bekerman

Carta de Leonardo Senkman a Judit Bokser Liwerant

(reenviada por JBL a una lista en la que no se encontraba la dirección de SR)
Leonardo Senkman (desde Jerusalem)

Hacer el trabajo de duelo por todas las víctimas.

Si hubieran invocado a Levinas desde la responsabilidad de ver todos los rostros de las victimas inocentes, los firmantes de llamado "Adopta a un niño muerto", habrian interpelado a los victimarios desde el mandato fundamental levinasiano No matarás. Pero los autores parcen haber escrito con dolor su llamado no por la urgencia de exigir un alto del fuego en el reciente asimétrico-pero atroz- combate en que morían israelies y palestinos sino por la necesidad de compadecerse ante las víctimas fatales de un solo lado.

Piadosamente pretenden conmover haciendo un llamado ciudadano de índole ético "a la responsabilidad para con el otro". Mas en vez de interpelar a "todas las personas de buena voluntad en el mundo", los firmantes se interpelan a sí mismos como judíos: no desde la responsabilidad sino desde la culpa y la "verguenza" por el trágico hecho de que niñas y niños de Gaza hayan perdido la vida en la incursión bélica de represalia de Tzahal contra el Hamas.
En pleno horror de esta guerra donde morían civiles a ambos lados de la frontera, pareciera que los firmantes del llamado procuraban hacernos ver sólo el rostro de las víctimas infantiles de Gaza : ni una palabra de compasión a los civiles muertos y heridos del Neguev !
Lo grave no sólo es invisibilizar el rostro de los niños muertos y heridos por el terrorismo del radicalismo islámico dirigido contra la población civil israelí: aqui pareciera de que el dolor de los firmantes "moralmente están obligado a confesar su indignidad", inequívocamente, por los victimarios y culpables judios.
Qué lectura levinassiana es ésta que calla el sufrimiento perpetrado por el mal radical , origen de esta guerra: la agresión del Hamas a civiles durante ocho años? Dónde aparece en esta iniciativa "ciudadana" la indignidad por esta violencia anunciada en que el fundamentalismo islámico secuestró la política para negociar una salida al conflicto nacional entre dos pueblos , y, en su lugar, lanzó una guerra santa de cohetes desde hace ocho años contra los ciudadanos del Neguev?. Si es verdad la exigencia de Levinas que somos infinitamente responsables por y para el Otro, - cuyo sufrimiento es éticamente más importante que el nuestro propio,- cómo es posible "asumirnos como deudos" únicamente por los niños muertos en la "presente masacre" de Gaza ?
Los firmantes del llamado quieren interpelar éticamente a los judíos a "asumir la deuda en primera persona…sobre la que pesa hoy el plomo fundido de la incursión militar Israeli en Gaza". Se sienten culpables por la muerte de criaturas inocentes, y al adoptar a un niño muerto, "contaremos a nuestros amigos que en la ofensiva del ejercito de Israel en Gaza nos mataron a un niño al que queremos mucho".
La culpa- no la responsabilidad moral- es tan discriminadora entre estos deudos como para privar a sus amigos mexicanos el relato del niño israeli muerto ?
No hay mencion explícita ni elíptica de niños heridos o muertos en los poblados del Neguev: por qué? O es que los quieren un poco menos?
Apenas en el último párrafo de su llamado ciudadano ( que suena más como responso cristiano), los firmantes judíos se acuerdan morosa y genéricamente de "los muertos de los dos bandos".
Subleva esta compasión tardía y asimétrica.
Compasión que elude verle los ojos de quienes sufren ambas desgracias.
El llamado elude interpelar a los ciudadanos a hacer el trabajo del duelo por tanta muerte inocente - , prefiriendo el mea culpa de la sangre derramada en un solo lado de la frontera; también elude interpelar a la responsabilidad ética y política de los asesinos del Hamas por esta guerra impuesta a Israel, prefiriendo incriminar a quienes salieron a defender a la población civil del Neguev.
Y , además, el llamado elude recordar que el mal radical para Levinas surge por la intencionalidad de quienes perpetran el mal, y de que la respuesta ética a su horror exige que nos compadezcamos de todas sus victimas, sin hacer asimetría en la compasión ante el número de sus niños muertos.
A pesar de que el llamado fue enunciado con sincero dolor ante la muerte de menores en Gaza , finalmente hay que preguntarle a sus firmantes por qué invocar a Levinas para ofrecerse como deudos del sufrimiento inútil sólo de un bando; por qué la invocación al filósofo del humanismo del otro hombre cuando se deja deliberadamente en penumbras el sufrimiento del otro, cuyos rostros en el Neguev se desdibujan ante el lector, y en el mejor de los casos se perfilan como víctimas sospechosas.

Leonardo Senkman, Jerusalem, 19 de Enero 2009.

Mensaje de Judit Bokser Liwerant (JBL 2) a una lista de corres en la que no figuran las direcciones de las personas aludidas

> Llamado a la responsabilidad y congruencia para asumir las iniciativas> ciudadanas:> de correspondencias privadas y afirmaciones públicas.>> Judit Bokser Liwerant>>> Estas breves consideraciones son escritas a la luz del desfase que> encuentro entre las respuestas privadas que me fueron enviadas por> algunas> de las firmantes del Llamado a Adoptar a un Niño Muerto, al tiempo que> hacían públicas sus consideraciones en torno al tema. Respetaré su> carácter privado, por lo que sólo referiré a aquello que compete a lo> público de esta conversación, ámbito al que han transitado.>>> Si en vuestros artículos individuales que publicaron hubiesen incluido> alguna de las referencias que me hacen explícitas en su correspondencia> privada en torno a su electiva filiación sionista así como el> reconocimiento a la plena legitimidad del Estado Judío, yo hubiese> descubierto que hoy hay dolor- que es compartido- pero también> congruencia.> Sin embargo, no la encuentro.> Destaca, en todo acaso, la separación de esferas argumentativas. Sin> cancelar su postura crítica y su iniciativa, ciertamente, sorprende el> carácter privado que asume el reconocimiento de la idea y la concreción> sionista y, por ende, la exclusiva afirmación pública de vuestra> vergüenza> como judías.>> A su vez, si el llamado a que la razón ética impere por sobre la razón> política hubiese tomado en cuenta el foro donde decidieron hacer> públicos> sus pensamientos -que lejos está de ser un espacio de reflexión> filosófica> y muy cerca está de una posición política unidimensional- yo hubiese> entendido que hay responsabilidad. Tampoco la encuentro.>> Por ambas razones, reafirmo mi convicción de que su llamado y sus> planteamientos se entretejen en nexos de significación con una> violencia> simbólica que empobrece al judaísmo, descalifica al sionismo y sataniza> al> Estado de Israel.>> Ustedes sabrán el porqué no encontraron oportuno ni relevante conceder> en> la esfera pública un reconocimiento a sus nexos afectivos o ideológicos> con el Estado de Israel independientemente de su crítica a las> políticas> que hoy su gobierno ha asumido.>> El sionismo siempre fue arena de debates entre protagonistas de las más> variadas tendencias. Ese fue su desarrollo, ese el escenario en el que> se> construyeron hegemonías cambiantes. Ese fue el ámbito en el que se> formuló> la propuesta de un estado Bi-nacional que abanderaron intelectuales> como> Buber y Magness y cuyos límites no le fueron impuestos desde su> interior.>> Mis colegas, permítanme decirles que la biografía personal no puede ser>> inmediatamente pensamiento ni las trayectorias existenciales> justificación, y que vuestro discurso ético se arraiga, lo quieran o> no,> en la lógica política. El ámbito de la ética no exige inocencia> política.>>> También permítanme aclarar que el diálogo personal no queda cancelado

Respuesta de Federico Donner

Confusión de términos, ingenuidad y antisemitismo. Respuesta a Judit Bokser Liwerant.

Estimada Judit:
Ante todo, y como usted dijo, espero que esto sea un diálogo, y que las voces se multipliquen.
En su carta, usted ha hecho algunas observaciones sobre este proyecto y algunos textos que lo sustentan. Usted dice claramente que hemos confundido algunos términos, por lo que me corresponde pasarle a usted la carga de la prueba. En otras palabras, quien critica ideas ajenas, debe poder hacerlo con argumentos que soporten esas mismas críticas. De otro modo, se verá preso de sus propias palabras. Permítame, entonces, examinar sus dichos sobre nuestra confusión haciendo uso de sus propios conceptos.
1) Resulta sorprendente que, cada vez que se habla de civiles muertos a manos de Israel, de alguna manera u otra, los defensores a ultranza del derecho a la seguridad de su población civil desplazan esas muertes y colocan en el centro del debate al antisemitismo y a nuestra historia de pueblo perseguido, sin olvidar, por supuesto, la infaltable referencia a la Shoá. Este desplazamiento, en el que usted, evidentemente, incurre, es el resultado de más de un siglo de sionismo político. No quiero decir con esto, y para que usted no crea que un espíritu de revancha setentista se haya apoderado de los promotores de esta propuesta, que el sionismo sea un oscuro movimiento que pretenda el reino de las tinieblas. Tampoco afirmamos la existencia de ningún bureau secreto, al mejor estilo de una logia, que digite los destinos del mundo, cual monstruo manipulador. Puede parecerle que esté bromeando, pero percibo que usted piensa que nuestra propuesta fue permeada ingenuamente por las banderas más torpes del antiimperialismo de los sesenta y setenta. Usted habla de violencia simbólica y de la misión de un estado de proteger a sus ciudadanos. Contrariamente a lo que usted sostiene, estos dos conceptos, lejos de excluirse, son íntimamente solidarios. Desde Hobbes a Carl Schmitt, toda la filosofía política se erige sobre la lógica de la Re-presentación, es decir, de la unidad, una unidad que, para constituirse, debe excluir. Desde este punto de vista, el Sionismo político reproduce de una forma muy vehemente esta lógica de la Representación y de la exclusión. Ejemplos de violencia simbólica a manos del estado de Israel sobran. Por ese motivo, creo poco honesto y autocrítico la posición que usted y tantos judíos suelen tomar. Según esto, Israel parece ser el único estado en la historia que, pese a reproducir el modelo hobbesiano–schmittiano, estaría exento del lado sangriento de la cuestión. Lo que en cualquier otro estado se deduce de la violenta lógica de la identidad de lo mismo, en el estado de Israel se justificaría por los fantasmas del antisemitismo, el terrorismo internacional y las campañas de desprestigio mediático. Estos tres elementos, lejos de formar parte de la violencia simbólica que se ejerce contra el estado de Israel, pertenecen al núcleo más íntimo de todo el movimiento sionista. Basten como ejemplos la asimilación de todos los árabes a terroristas, la gratuita calificación de antisemita a cualquier crítico del estado israelí, la insostenible defensa laica de la ausencia de una Constitución que ponga en pie de igualdad a todos los ciudadanos israelíes y la sistemática negación de la gravísima situación humanitaria (palabra despreciable, de por cierto) en Gaza, evidenciada por organismos internacionales y medios de prestigio, etc. Además, en estas horrorosas circunstancias, se agregan otras falacias, como la acusación de utilizar civiles como escudos humanos y las increíbles imputaciones israelíes a los organismos humanitarios de albergar terroristas.
Usted se manifestó muy preocupada por la imagen del estado israelí, por lo que entiendo la importancia que le concede en sus ideas a esta lógica de la identidad, mucho más cercana a Heidegger que a Levinas. Cito:

“Ciertamente los altibajos del proceso de paz han interactuado con la alternancia política en Israel y con la redefinición de prioridades. A lo largo de estos años se ha asistido muchas veces a la inversión del binomio paz-seguridad. La espiral de violencia en los actos de terror, el establecimiento de asentamientos, y otras dinámicas de la región condujeron a que la seguridad nacional asumiera un lugar prioritario. Ultimadamente, la razón de ser del Estado como figura político histórica es la de dar protección a los ciudadanos.”

Si realizamos un análisis impolítico del Sionismo político, en el sentido de Esposito, veremos que el discurso oficial israelí sobre la Shoá tiene una doble cara. La Shoá ha marcado a fuego a nuestro pueblo. Como usted dijo, y trascendiendo los particularismos, la historia de la Shoá no es exclusiva de nuestro pueblo. Muchos de nuestros pensadores más sensibles, lejos de remarcar la irracionalidad de la Shoá, la han vinculado, por el contrario, con el centro de la racionalidad occidental. Para decirlo brutalmente y sin adornos: la Shoá como resultado de la racionalidad política occidental, llevada a sus últimas consecuencias. El Sionismo político, salvo honrosas y contadas excepciones, no ha dejado de reproducir esa lógica, trastocando el significado de la Shoá. Si la Shoá, para algunos, abre una nueva y dolorosa perspectiva desde la cual puede deconstruirse la filosofía política moderna, su utilización como lema de Seguridad y Defensa Nacional, en cambio, constituye su inversión.
Si las torpes banderas políticas del antiimperialismo que usted menciona en su carta deben ser superadas, también deben serlo las del Sionismo Político. Sobre todo, porque son dos caras de una misma moneda, ambas hijas de un sentido violentamente binario. Los cuernos de este dilema se escriben siempre con sangre, eso lo sabemos todos. Por ello, no podemos callarnos cuando se oyen las voces que hablan de seguridad nacional, lucha contra el terrorismo internacional o plan de desconexión, como si fueran núcleos incuestionables, pertenecientes a la esfera de las ideas platónicas, justificándose, además, por una historia de persecuciones.


2) Al comienzo de su carta, usted recorre una breve genealogía de argumentos antisemitas, soviéticos y fundamentalistas que nosotros, supuestamente, hemos utilizado sin notarlo. Cito:

“En este último sentido, su visión y sus planteamientos no pueden leerse al margen de la violencia simbólica que se ha construido alrededor del Estado de Israel y que se relaciona con las difíciles coordenadas de lo propio y lo ajeno, los Otros y sus diferencias y que se proyecta y retroalimenta hoy en el ámbito internacional, en el que interactúan lo político con lo ideológico, las razones y las sinrazones.”
Siempre creí que el debate sobre el rol de la mass media acerca de la imagen negativa de Israel es una discusión bizantina. No sé si cuento con los elementos para saber si realmente existe algo así como una campaña sistemática de desprestigio de Israel en los medios del mundo. No creo que nadie seriamente pueda responder a esto. Lo que sí puedo decirle, es que no me parece que sea una crítica válida en absoluto, ya que el mundo occidental se ha cansado de proyectar una imagen en la que todos los habitantes del mundo árabe son terroristas efectivos o potenciales. La violencia simbólica, en todo caso, no es patrimonio exclusivo del antisemitismo o del antisionismo.
Le refresco algunos otros ejemplos de violencia simbólica:
a) Recuerdo a la CNN transmitiendo festejos palestinos cuando cayeron las torres gemelas. Estas imágenes resultaron ser de la guerra del golfo de principio de los noventa
b) Durante esta ofensiva, la tv israelí no mostró a las casi 1.500 víctimas palestinas, pero hizo un incesante hincapié en las 13 víctimas israelíes y en los innumerables qassam que caían.
c) los 13 muertos israelíes son víctimas del terrorismo internacional. Los casi 1500 palestinos, en cambio, se cuentan como un error de cálculo, otras veces como escudos humanos utilizados perversamente por el Hamas, a veces, incluso, como el resultado de un uso excesivo de la fuerza. Le brindo algunos ejemplos de niños asesinados. Le pido que me explique de qué modo estaban siendo utilizados como escudos humanos por el Hamas:
Un niño que abre una ventana y recibe disparos de soldados. Otro, jugando al fútbol, muerto por un misil. Muchos otros murieron sepultados bajo los escombros por haberse refugiado en los sótanos de sus casas. ¿cómo puede seguir sosteniéndose la falacia de la campaña mediática contra Israel? ¿cómo ignorar que el bombardeo sobre poblaciones civiles es una de las tácticas militares más desprestigiadas? ¿Por qué los medios israelíes casi no mencionaron la utilización de bombas de fósforo, que son tóxicas y están vedadas por convenciones internacionales, porque provocan problemas respiratorios de por vida, además de desintegrar tejidos vivos en el acto?
d) ¿Usted sabe que en Israel existen prisiones clandestinas, que hasta hace poco ni siquiera figuraban en los registros parlamentarios? ¿usted sabe que se calcula que por esas prisiones pasaron más de 10.000 detenidos, que fueron torturados, violados y muchos fueron muertos?
e) ¿usted vio reflejados en los grandes medios las persecuciones y el exilio de algunos miembros árabes de la kenesset luego de última la guerra del Líbano? Tampoco esos medios dieron importancia a la inclusión de Avigdor Lieberman como ministro de un gobierno de centro izquierda. Este señor propone la expulsión de todos los árabes de Israel, además de haber impulsado un pedido de proscripción de los partidos árabes de la knesset (que representa al 20% de la población de Israel)

Podría seguir cubriendo páginas con estas enumeraciones.

3) Pasemos a otra frase suya:

“Sin embargo, referir al Holocausto hoy, en el seno del conflicto de Gaza, y en el marco de su llamado a adoptar un niño muerto por el ejército israelí, esto es, a un niño palestino, implica lo quieran o no, reforzar aquella argumentación que ha venido inculpando progresivamente a las víctimas de ayer el haberse convertido en los victimarios de hoy. Así, el pueblo judío, víctima del Holocausto nazi, se habría convertido en victimario y generador de un Holocausto del pueblo palestino en la figura estatal contemporánea”

- “Estas acusaciones, entrecruzadas con un antisionismo progresivo, generaron, en su radicalización, nuevos enunciados que establecieron, sin embargo, una compleja dialéctica de recuperación de viejos contenidos antisemitas. En esta progresiva distorsión histórica y afrenta moral, Jenin ayer y hoy Gaza devienen Auschwitz, el soldado israelí un represor nazi y el conflicto, una catástrofe humanitaria de dimensiones demoníacas.”

Nosotros no confundimos a la Shoá con lo que ocurre actualmente. Lo que sí sostenemos, es que la lógica de exclusión y eliminación del Otro es la misma. El estado de Israel, concebido como refugio de los judíos perseguidos, replica lógicas similares a las del apartheid y de la ghettización de poblaciones estigmatizadas. Si la historia del pueblo judío es, en gran parte, una historia de persecuciones y exclusiones, somos doblemente responsables de no incurrir en esa misma ceguera. Creo que este proyecto cuenta con lectores muy calificados de la obra de Levinas como para cometer ese gran descuido que usted señala. Levinas es un filósofo, no un historiador del pueblo judío. Levinas denuncia la tendencia occidental a aniquilar al Otro. Si la cultura judía está atravesada por la Alteridad y la intemperie, es natural que, quienes sigan la huella de Levinas y tantos otros pensadores judíos, no puedan dejar de señalar que el estado israelí rápidamente se alejó de esa tradición ética judía.
Permítame decirle que usted forma parte de quienes confunden a la Shoá con lo que está ocurriendo ahora. En todas las escuelas israelíes y, por supuesto, en el ejército, se enseña que si Israel no existiera, los judíos serían exterminados tarde o temprano. El estado israelí utiliza sistemáticamente el argumento de la shoá cada vez que ataca a sus vecinos. El estado israelí no distingue entre la shoá y la enemistad de sus vecinos árabes. Cada vez que alguien denuncia las violaciones a los derechos humanos perpetradas por Israel, es calificado rápidamente de antisemita. Es ridículo el argumento de que la existencia de Israel está amenazada. ¿No le parece un poco más frágil la vida de los libaneses o de los palestinos que las de los habitantes de Tel-Aviv? ¿Usted cree que los palestinos de Gaza constituyen un peligro para el ejército israelí, que ocupó esas tierras 35 años y tiene controlados todos los accesos del territorio? ¿no será más bien, lo contrario? La shoá es esgrimida por los judíos sionistas cada vez que se levanta un muro, una colonia judía en Palestina, una prisión de presos políticos o se matan niños. Creo que usted no entendió la forma en que relacionamos estos acontecimientos con la Shoá.
4) Más sobre la relación Israel-Shoá. El plan israelí se denomina de “desconexión”. Los israelíes, desde la izquierda hasta la derecha, creen que la solución pasa por aislar las poblaciones. Esto, en la práctica, resulta imposible para cualquier país del mundo. Esto constituye la ilusión de un supremacismo racista o étnico, donde mi población no debe ser contaminada por los miembros de la otra población. Los israelíes creen que los árabes son todos irracionales y terroristas potenciales o efectivos. Aún así, son tan civilizados y dadivosos, que dicen estar dispuestos a hacer la paz con ellos. Usted debe saber muy bien que la conferencia de Herzlia es un ámbito donde los distintos actores de la sociedad israelí acuerdan líneas estratégicas en diversas áreas. Usted también debe saber que los miembros de la Conferencia de Herzlia (Shimon Peres, entre ellos), creen que la falta de una constitución laica para el estado israelí se justifica por lo que ellos llaman el problema demográfico, en otros términos, que si sanciona una carta magna israelí, el crecimiento vegetativo de la población árabe superará con creces a la población judía, por lo que Israel dejará de ser un país judío. Este argumento demográfico, basado en un maltusianismo de poca monta, es una de las expresiones racistas más graves de la historia del sionismo. Del lema un hogar para todos los judíos, no se desprende la idea de que sea un hogar sólo para los judíos. Si los israelíes no son capaces de construir un estado plural, difícilmente árabes y judíos puedan reconocerse alguna vez como pares. Enunciar la paz y la democracia no coincide con estas prácticas de discriminación política. La cuestión demográfica contiene implicancias de tal gravedad, que no resiste el menor análisis. El miedo de que el otro sea un asesino me convierte en asesino.
5) No me preocupa en absoluto la imagen internacional de un país que construye muros, secuestra a un parlamento entero, bombardea zonas residenciales, sostiene una constitución religiosa, ocupa territorios y decide sobre la vida y la muerte de civiles que ni siquiera reconoce como ciudadanos o iguales. En todo caso, me preocupa tanto como puede preocuparme la imagen de Sudáfrica, Serbia o Irán. Tanto usted como nosotros queremos una paz integral en medio oriente. Permítame decirle, entonces, que el camino de la Defensa Nacional, la Lucha contra el Terrorismo y el Problema Demográfico ya acarrearon demasiadas muertes y, lamentablemente, traerán muchas más. Por eso considero que nuestra iniciativa es una pequeña luz que destila otro color. La cultura judía ha sobrevivido muchos años sin los violentos dispositivos de la política moderna, y creo también que es falsa la creencia de que el estado israelí es el reaseguro para evitar un segundo exterminio. Como pensadores judíos debemos señalar y criticar nuestras propias tendencias a excluir al otro. Señalar las faltas ajenas no es más que legitimar la perversidad de la diplomacia y las declaraciones que se realizan luego de algún ataque armado. Israel, en tanto articulador de la lógica de la mismidad, ya cuenta con demasiados aliados poco deseables, por lo que orientar (ya que perderse es perder el Oriente) nuestros oídos a las voces del otro lado sea, tal vez, una forma de comenzar a horadar la piedra.

Le dejo un muy cordial saludo y espero que luego de este debate ambos seamos mejores, es decir, distintos.

Federico Donner

Carta 1 de Judit Bokser

Respuesta al llamado a Adoptar a un Niño Muerto.
Judit Bokser Liwerant
Leí su llamado con desconcierto. Sin perder un solo momento el respeto por quien piensa diferente, mi desconcierto devino progresivamente un serio cuestionamiento de la argumentación así como de los nexos de significación que el texto construye consciente o inconscientemente con otros textos y argumentos.
Dado que entre quienes han escrito y firman este llamado se encuentran plumas que reconozco y con las cuales he dialogado en el marco de los parámetros que el pensamiento socio-político y la historicidad de los acontecimientos exigen, así como colegas académicos con quienes comparto la convicción de que el conocimiento tiene un doble compromiso, con la verdad y con su relevancia y pertinencia social y humana, me siento obligada a referir a ambas dimensiones, a la argumentativa y a la del tejido de significaciones del cual el texto se nutre y al cual contribuye.
En este último sentido, su visión y sus planteamientos no pueden leerse al margen de la violencia simbólica que se ha construido alrededor del Estado de Israel y que se relaciona con las difíciles coordenadas de lo propio y lo ajeno, los Otros y sus diferencias y que se proyecta y retroalimenta hoy en el ámbito internacional, en el que interactúan lo político con lo ideológico, las razones y las sinrazones.
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La conmovedora cita de Levinas con que inicia vuestro llamado, en la cual el filósofo buscó recuperar el significado profundo de toda alteridad como eje constitutivo de lo humano, está marcada por el dramático evento del Holocausto y su implicancia judía y universal.
Sin embargo, referir al Holocausto hoy, en el seno del conflicto de Gaza, y en el marco de su llamado a adoptar un niño muerto por el ejército israelí, esto es, a un niño palestino, implica lo quieran o no, reforzar aquella argumentación que ha venido inculpando progresivamente a las víctimas de ayer el haberse convertido en los victimarios de hoy. Así, el pueblo judío, víctima del Holocausto nazi, se habría convertido en victimario y generador de un Holocausto del pueblo palestino en la figura estatal contemporánea.
Esta reversión de la ecuación no es nueva. Sus orígenes pueden ser rastreados a la década de los años setenta, cuando como resultado de las configuraciones políticas internacionales prevalecientes, la propaganda soviética y el discurso nacionalista árabe, secular y religioso, le atribuyó al Estado judío las cuatro características negativas más grandes en la historia de occidente en el último siglo —nazismo, racismo, colonialismo e imperialismo.
Estas acusaciones, entrecruzadas con un antisionismo progresivo, generaron, en su radicalización, nuevos enunciados que establecieron, sin embargo, una compleja dialéctica de recuperación de viejos contenidos antisemitas. En esta progresiva distorsión histórica y afrenta moral, Jenin ayer y hoy Gaza devienen Auschwitz, el soldado israelí un represor nazi y el conflicto, una catástrofe humanitaria de dimensiones demoníacas.
Hoy como ayer, colegas serios y respetuosos han confundido los términos y un conflicto bélico como el actual, en el que el Estado de Israel se enfrenta al movimiento fundamentalista y terrorista Hamas, es caracterizado como masacre del pueblo palestino, como una carnicería, un genocidio.
Coincidirán conmigo que esta distorsión conceptual en nada aporta a comprender la complejidad del conflicto. Todo lo contrario; ha contribuido desde el incuestionable ámbito del pensamiento a satanizar y deslegitimar a los judíos en aquellas expresiones de su identidad que no encuentran aceptables, como lo es su existencia estatal.
Ciertamente el operativo militar ha generado muerte en la población civil por la cual dolemos conjuntamente, como dolimos, sin iniciativas ciudadanas como la acutal, cuando la población civil israelí fue muerta en los ataques terroristas. Pero la población civil es el terreno que Hamas ha escogido no sólo para ofrecer sus servicios sociales a una población necesitada sino también para ejercer su violencia contra la sociedad israelí.
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Permítanme aclarar desde ya que no toda crítica al Estado de Israel o las políticas de sus gobiernos queda incluida en este despropósito de distorsionar los hechos y deslegitimar su existencia.
Quedan incluidas aquellas críticas que se nutren, incorporan y refuerzan prejuicios que cuestionan la legítima identidad estatal judía; aquéllas que no se preguntan por las constricciones a los márgenes de negociación, derivadas de una historia de no reconocimiento del mundo árabe; aquélla que desconoce los propósitos de su destrucción por parte del fundamentalismo islámico; aquéllas que ven en las expresiones de la radicalización musulmana una esencia popular incuestionable; aquéllas que reducen la complejidad del conflicto; y aquéllas que no distinguen entre actores.

En este contexto leo vuestro texto y me siento obligada a decirles que Gaza hoy, cubierta por el escenario de dolor, no es una masacre del pueblo palestino. No.
Gaza es dolor pero no es Auschwitz.
El operativo militar, con todas sus dramáticas consecuencias, no es un acto genocida ni es un acto de exterminio.
Es un operativo militar contra Hamas; contra su explícito compromiso con la destrucción de la “entidad sionista”; contra sus redes de colaboración con otros grupos fundamentalistas como la Hermandad Musulmana, la Jihad islámica, Hezbollah y los estados que las secundan e instrumentan, Irán y Siria. Hamas no está solo.
Es un operativo militar contra una organización que ha atacado recurrentemente a la población civil israelí y que ha secuestrado las aspiraciones nacionales del pueblo palestino orientadas a la creación de su Estado, subsumiéndolas en su voluntad de destrucción del Estado de Israel.
La identidad construida por la negación del Otro – la “entidad sionista”- debilitó, en su radicalización, a la Autoridad Palestina, núcleo de una estructura proto-estatal que se encaminaba y el establecimiento del tan anhelado Estado palestino
Pero ustedes y yo sabemos que Hamas, se opuso desde su fundación en 1988, a la existencia de Israel en cualquier forma. En su plataforma constitutiva declara que “no existe una solución a la cuestión palestina más que la guerra santa” y su propósito ha sido el de instaurar un Estado islámico en lugar de la “entidad sionista”. En su voluntad de destrucción de Israel y la creación de un imperio panislámico en el Medio Oriente, la liberación de Palestina es vista como la clave para la unificación del mundo árabe y musulmán y no al revés.
Ciertamente los altibajos del proceso de paz han interactuado con la alternancia política en Israel y con la redefinición de prioridades. A lo largo de estos años se ha asistido muchas veces a la inversión del binomio paz-seguridad. La espiral de violencia en los actos de terror, el establecimiento de asentamientos, y otras dinámicas de la región condujeron a que la seguridad nacional asumiera un lugar prioritario. Ultimadamente, la razón de ser del Estado como figura político histórica es la de dar protección a los ciudadanos.
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Colegas, hoy como nunca se exige un análisis serio que sin renunciar ni cancelar la dimensión ética no abone a las simplificaciones y a los prejuicios. Que apueste a una sistemática lectura de los actores y sus prácticas; de los reordenamientos geopolíticos y las alianzas cambiantes.
El mundo todo y la región se ven hoy dolorosos, complejos e inciertos y frente a ello nos conmovemos y sentimos dolor, ciertamente.
Por todo ello, por la exigencia del compromiso con la verdad y con la responsabilidad, mi cuestionamiento a su llamado a la gratuidad, la no-reciprocidad, la asimetría y la incondicionalidad como prerrequisitos al reconocimiento del Otro y en el Otro es, se centra en saber la razón de no haber escogido otras vías de expresar su solidaridad con todos los muertos, entre los cuales sus muertos propios no pueden ser ajenos.
Mi cuestionamiento se ve incrementado aún más cuando me pregunto:
¿Por qué nunca sintieron la obligación moral de solidarse con los 1.500 civiles israelíes asesinados en atentados terroristas y entre ellos casi 200 niños menores de 16 años? Lo pregunto porque frente a estas muertes guardaron silencio, y por ello, la alusión, al finalizar su texto, al dolor de ambos pueblos resulta insuficiente.
¿Por qué no sintieron esa necesidad cuando Hamas reclutó en sus filas a los niños y jóvenes que salieron a asesinar a niños y jóvenes israelíes? Porque entre los jóvenes que hoy han muerto, un gran número eran combatientes que mataron, insertos en el seno de la población civil.
¿Por qué no elevaron sus voces cuando Hamas asesinó a cientos de opositores palestinos, principalmente militantes de Fatah y de los grupos de izquierda?
¿Por qué no encontraron oportuno adoptar un niño muerto en el genocidio que el gobierno Sudanés está provocando en Darfur con más de 1.000.000 de muertos?
¿Por qué no elevaron su condena ante los 537 muertos asesinados en el Congo desde septiembre pasado por ataques terroristas del grupo rebelde Lords Resistance Army (LRA) -ataques que generaron 104.000 evacuados ¿
Tal vez debería tomar prestadas las palabras de A.B. Yoshua, cuando ante la crítica unilateral y la solidaridad unidimensional frente a este conflicto se preguntó si no sería más una cuestión de conciencias personales que de empatía y solidaridad con los Otros muertos, que son sólo los muertos de los Otros.
Porque escoger un acto de esta naturaleza- la adopción de un niño palestino muerto -es legitimar la imagen de un Estado agresor frente a una población indefensa, como si Hamas no existiera y la población israelí no hubiese sido objeto de violencia y del terror. Es desconocer que en la región se confrontan hoy modelos diferentes de sociedad civil y de regímenes políticos, de valores democráticos y propuestas integristas, de pluralismo e intolerancia.
Porque escoger la adopción de un niño palestino muerto como vía de acceso a este territorio plural que es la condición judía y al proyecto vital que es el Estado de Israel implica desconocer la riqueza interna así como los complejos desafíos que hoy enfrenta. Es desconocer su propio renacimiento nacional y sus logros, así como sus propias encrucijadas existenciales y su dolor.
No reclamo particularismo en su solidaridad; bienaventurada su vocación de
alteridad. Pero permítanme recordarles que su texto es parte ya, por su argumentación y su tiempo, de ese tejido de significaciones que nutre la violencia simbólica. Su texto es parte ya de aquéllas voces que piensan que el Estado de Israel ha masacrado a la población palestina y que sólo tiene derecho legítimo de existencia aquel judaísmo que ha hecho del texto su tierra natal.
Encuentro una alta dosis de irresponsabilidad en su llamado a reconocer (se) en el Otro que parece exigirles hoy la negación de sus propios muertos para dar cabida a la compasión que bien entendida hubiese exigido una solidaridad que no opere por desplazamientos.
Una iniciativa ciudadana responsable hubiese debido incluir a todos los muertos, hubiese debido ser analíticamente rigurosa en deslindar los responsables y hubiese mantenido su compromiso con la verdad que ultimadamente contribuye a esclarecer la recurrencia y permanencia del conflicto.
El diálogo queda abierto.